L’alchimie du Tao

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ou comment les principes féminin & masculin nous traversent

Vous le savez, pour moi, le tango c’est une exploration profonde des dynamiques relationnelles, un dialogue subtil entre deux principes fondamentaux : le féminin (Yin) et le masculin (Yang). Ces principes, loin de se limiter à une simple opposition, coexistent en chacun de nous et s’expriment de manière unique dans les rôles du tango, celui du guide et du guidé.

 

Les principes féminin et masculin : une complémentarité universelle

Le féminin (Yin) et le masculin (Yang), dans leur essence, représentent deux forces complémentaires présentes dans toute forme de vie. Le principe féminin est associé à l’intuition, la réceptivité, la fluidité et l’ouverture à l’autre. Il incarne la capacité à accueillir, à ressentir et à s’adapter. Le masculin, quant à lui, est lié à l’action, la direction, la décision et la structure. Il symbolise l’impulsion, la prise d’initiative et la volonté de concrétiser.

Dans le tango, ces deux principes ne se cantonnent pas à une simple division des rôles entre les partenaires : chacun, qu’il soit guide ou guidé, incarne à la fois le féminin et le masculin, et la beauté de cette danse réside dans l’équilibre et la fusion de ces deux énergies.

 

Le guide : fusion d’intentionnalité et de réceptivité

Le guide, souvent perçu comme le rôle « masculin », n’est pas seulement celui qui dirige. Bien sûr, il propose des directions, structure le mouvement et donne des impulsions claires. Cependant, il doit aussi faire preuve d’une écoute profonde, une qualité typiquement « féminine ». Le guide doit percevoir les micro-réactions de son/sa partenaire, s’adapter à l’instant présent et être réceptif à l’énergie de la danse. Cette réceptivité lui permet d’ajuster son guidage en fonction des besoins et des envies du guidé, créant ainsi un dialogue harmonieux.

Par exemple, un guide avec un excès de Yang incarnera quelqu’un qui guide tout et ne laisse aucun espace d’expression à son/sa partenaire. Il met toute son énergie dans une seule direction et n’a aucune écoute disponible pour la sensibilité et l’expression du guidé, ni aucune capacité à changer ses plans. Si la personne guidée est elle aussi dans un principe masculin Yang en excès, cela donnera un rapport de force, une danse qui engage beaucoup de muscles et épuise l’énergie plutôt que d’en générer.

A l’inverse, deux personnes avec un principe féminin Yin en excès donnera une danse très « flottante », passive ou aucun des deux ne prendra d’initiative. La danse n’aura aucune direction et sera plate, voire… molle.

Mais ce qui est fabuleux, c’est qu’à tout moment, l’un ou l’autre peut se positionner dans l’une ou l’autre de ses polarités et impacter alors la relation dansée à prendre une toute autre forme. 

Le Guidé : expression de réceptivité et de créativité active

Le guidé, souvent associé au rôle « féminin », n’est pas simplement passif. Son rôle est d’accueillir les propositions du guide avec ouverture, mais aussi d’y répondre avec une créativité et une expressivité propres, des qualités que l’on peut associer au principe « masculin ». La réceptivité du guidé n’est pas une soumission, mais une capacité à écouter et à interpréter les indications du guide tout en laissant sa propre inspiration s’exprimer. Dans cette dynamique, le guidé participe activement à la co-création de la danse, incarnant à la fois l’ouverture féminine et la puissance créative masculine.

Une pratique d’équilibre et de connexion

Le tango argentin, lorsqu’il est dansé avec la conscience de ces principes féminin et masculin, devient un véritable art de l’harmonie. Chacun des partenaires, en intégrant ces deux aspects en lui-même, contribue à une danse fluide et connectée. La fusion de ces forces complémentaires permet de transcender les rôles traditionnels, où le guide et le guidé ne sont plus dans une relation de domination et de soumission, mais dans une co-création pleine de respect et d’écoute ; une danse à la fois intuitive et structurée, réceptive et active.

Le tango devient ainsi une métaphore de la vie, où l’expression de ces deux principes est la clé d’une connexion authentique, tant avec soi-même qu’avec l’autre.